Une affection que je rencontre fréquemment dans mon quotidien (ma propre chienne n’étant pas épargnée) et qui laisse de nombreux propriétaires démunis.
Tout d’abord, de quoi s’agit-il ? Le genou de l’homme comme du chien comporte 2 ligaments croisés qui permettent de stabiliser l’articulation en empêchant le tibia de glisser vers l’avant lors de la phase d’appui. A cause de différents facteurs que nous détaillerons dans un prochain article, le ligament croisé cranial peut se retrouver soumis à de telles contraintes biomécaniques qu’il se rompt. Cette lésion partielle ou rupture totale (dépendant du diagnostic vétérinaire) entraine une boiterie et le chien va raccourcir la phase d’appuis du membre atteint. Bien que douloureuse au début, la boiterie est de nature mécanique et ne répond généralement pas aux anti-inflammatoires.
Pourquoi ? Parce que ce n’est pas la douleur qui fait boiter le chien, mais l’instabilité articulaire. En effet, comme le plateau tibial glisse vers l’avant lors de l’appui au sol, le chien ne peut pas mettre de poids sur sa jambe sans risquer de tomber. Comme si celle-ci ne tenait pas.
Bien qu’il existe de nombreuses opérations possibles en médecine vétérinaire, elles sont réservées aux chiens relativement jeunes et les animaux plus agés sont délaissés parfois même euthanasiés, faute de méthodes de prise en charge « conservatives ». Avant de passer à la suite, voici un petit schéma.
Heureusement, il existe des moyens de venir en aide à ces animaux. Bien que plus tard, de l’arthrose risque d’atteindre cette articulation et de la figer, réglant au passage le problème d’instabilité mais générant des douleurs, il va falloir agir sur plusieurs points :
Premièrement, limiter les facteurs aggravants ! Instaurer une alimentation équilibrée et/ou un régime si l’animal est en surpoids. Apporter un complément alimentaire enrichi en glucosamine et chondroïtine pour prévenir l’apparition d’arthrose.
Dans un deuxième temps, remuscler les quadriceps ! Voici quelques exercices permettant de muscler le quadriceps, et ainsi de limiter l’instabilité : faire des « squats » en demandant au chien de passer de la position assise a la position debout plusieurs fois ; marcher en montée et en terrain varié ; faire nager le chien lorsque la température du lac le permet ; lui faire passer des cavalettis au pas en prenant le temps de bien lever les pattes ; travailler les stabilisateurs en prenant l’autre patte arrière et en le laissant trouver son équilibre ; faire des mouvements doux passifs en mobilisant la patte du chien… Voici déjà de quoi s’occuper tous les jours.
En soutien, des séances d’ostéopathie permettent de limiter les compensations dans le reste du corps et de travailler en fascia sur les structures atteintes. La thérapie laser aide à la régénération des tissus lésés (si la lésion est partielle) et diminue grandement la douleur articulaire en cas d’atteinte récente ou d’arthrose associée. L’hydrothérapie permet de remuscler en douceur les quadriceps lorsqu’il n’est pas possible de nager dans le lac..
J’espère que cet article aidera les propriétaires attristés face au diagnostic vétérinaire d’atteinte de ligament croisé cranial, et qu’il apportera du confort à nos amis a 4 pattes.